La Tournée
Seul en scène itinérant
Tout quitter, partir loin, loin de tout, tout laisser, laisser faire, faire le tri. En quête de racines, en plein cœur du Quercy, il emprunte un nouveau chemin de vie.
Celui d’un facteur. Timbré, un peu enveloppé.
Entre solitude et devoir d’aider les autres, vendre des calendriers et amadouer les chiens enragés, il lutte pour accomplir son devoir de facteur : dernier lien social entre toutes les personnes de sa tournée !
Distribution :
Emmanuel Van Cappel, auteur, interprète
Vanessa Sanchez, mise en scène
Valérie Herlin, collaboration artistique
Jerlock, illustrateur
Soutiens et co-production :
L’Union Européenne, Région Occitanie, Conseil Départemental du Lot, Théâtre de Cahors, Théâtre de l’Usine de St Céré, l’Astrolabe de Figeac, la Scène d’Anglars-Juillac, les communautés de communes du Cauvaldor, de la Vallée du Lot et du Vignoble, et la commune de Nadaillac-de-Rouge.
PUBLIC : spectacle tout public à partir de 11 ans.
DURÉE : 1 heure.
Accueil /
Résidences :
26 au 31 août 2024 – Salle des Fêtes- NADAILLAC DE ROUGE (46)
28 au 31 octobre 2024 – Théâtre de Cahors – CAHORS (46)
21 au 27 novembre 2024 – Salle des Fêtes- GREZELS (46)
27 au 31 janvier 2025 – Espace Culturel – LATRONQUIERE (46)
24 février au 1er mars 2025 – Scénograph – ST CERE (46)
Présentations-lectures :
31 août : première lecture publique – Salle des fêtes – Nadaillac-de Rouge
12 septembre : présentation de – La Tournée – au Forum arts, culture et patrimoine de Cauvaldor.
31 octobre à 18h30 : lecture publique – Théâtre de Cahors
14 novembre : présentation de – La Tournée – à la journée professionnelle des compagnies du Lot au théâtre de Cahors.
Les notes
Note d'intention
La Tournée est née de différents constats. Le lien social est nécessaire au bien-être et à la survie de l’Homme. Les crises sociales et sanitaires le démontrent à chaque fois. Certains contextes sont plus défavorables que d’autres à la création et au maintien de ce lien qui nourrit chez chacun et chacune son sentiment d’appartenance et de reconnaissance. Nous pouvons toutes et tous être confrontés à cette situation d’isolement au cours de notre vie. Quels sont les derniers bastions contre l’isolement ? Qui maintient le lien quand le tissu relationnel s’étiole ?
En France, 11 millions de personnes se sentent isolées, soit 20% de la population de plus de 15 ans. C’est ce que révèle une étude menée par la Fondation de France en 2022 intitulée : “Regards sur les fragilités relationnelles”.
L’isolement relationnel se définit par l’absence ou la restriction de contacts avec d’autres personnes en dehors de leur foyer. Cette réalité de l’isolement est à différencier du sentiment de solitude.
Dans nos villes et nos villages, l’isolement des personnes âgées est particulièrement criant. L’évolution du modèle familial a laissé place au vieillissement loin de sa famille. De plus le manque de mobilité et la disparition des commerces et services publics contribuent à cet isolement. Bien souvent, le facteur est le dernier à rendre visite quotidiennement au domicile, portant le courrier, devenant l’ultime rempart contre l’isolement. Nombreux attendent impatiemment cette visite pour échanger les uniques mots de leur journée.
La Tournée est un moyen de lutter contre cet isolement. Elle va au plus près des habitants, non seulement dans les lieux dédiés à la culture, mais aussi dans tous les lieux de rencontres possibles : les mairies, les bibliothèques, salles municipales, églises, bureaux de poste, cafés du village…
Les facteurs favorisant cet isolement sont pointés et trois sont particulièrement vrais en zone rurale :
- enclavement géographique
- disparition des services publics
- fracture numérique
L’isolement naît de la fragilisation du tissu relationnel et de l’étirement du lien social.
La Tournée demande peu d’espace, peu de moyens, pour que chacun puisse en bénéficier. Une manière de faire “tourner ensemble”, de créer du lien et de faire de l’itinérance, un point d’ancrage pour tracer de nouveaux chemins.
Note de mise en scène
Par Vanessa Sanchez.
J’ai découvert l’univers singulier d’Emmanuel dans son précédent spectacle « Elle…émoi »
que j’ai beaucoup aimé. L’alliance entre la légèreté des jeux de mots et le propos
philosophique et profond.
Dans « La Tournée » il y a une note supplémentaire qui me touche particulièrement, celle
d’une galerie de portraits humaniste. Des personnages dit « ordinaires » qui se révèlent
comme souvent « extra-ordinaires ». Emmanuel dans ce spectacle va au plus proche des
gens que l’on met très peu en lumière habituellement au théâtre : les « ruraux », les
invisibles. Facteurs, paysans, boulangères, institutrices… Il louent les actes de courage et
de résistance des destinées des « petites » gens.
Le texte contient deux grilles de lecture : le déroulé d’une journée-type d’un facteur –
centre de tri, tournée, retour au centre de tri. Et la métaphore associée à cette
circularité : vider son sac, faire le tri, aller vers les autres, revenir en soi. Cycle éternel de la
vie entre intériorité et extériorité. Avec la solitude en toile de fond. La solitude pregnante
de nos campagnes de plus en plus isolées, empêchées par la désuétude des services
publics notamment.
La forme du spectacle va jouer avec toutes ces notions. Pour la mise en scène, c’est un
exercice de style excitant et enthousiasmant.
Le spectacle est en trois parties et chacune contient une théâtralité spécifique.
Dans la première partie, la plus longue, on est au centre de tri avec le facteur. C’est une
partie très participative et très éloignée des codes traditionnels du théâtre : le comédien
est parmi les spectateurs et on fait le « tri » ensemble. La scénographie est circulaire, le
spectacle commence s’en en avoir l’air, on s’amuse à jouer avec les codes du théâtre
invisible.
La seconde partie, celle de la tournée, tournée vers l’extérieur, transforme la
scénographie en bi-frontal. On rentre un peu plus dans le théâtre, il s’agit ici d’une forme
contée empruntant quelques codes du théâtre d’objet puisque le bi-frontal évoque la
route, chemin du voyage où les adresses seront symbolisées par des petites boîtes aux
lettres qui serviront d’appui de jeu pour le comédien.
Dans la troisième partie, comme une pirouette, on revient au centre de tri pour signifier
l’éternel recommencement de la vie. Cet épilogue est très court et on est plongé dans la
tête du comédien, qui ne joue plus. De l’artiste créateur qui se questionne. J’adore ce
procédé, un deus ex machina qui apparaît pour ouvrir encore un autre plan :
métaphysique et humoristique!
Il s’agira d’harmoniser ces trois parties et de tendre vers un jeu épuré et direct. Viser la
simplicité au sens de sincérité.